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Attitudes discriminatoires du professionnel de santé vis-à-vis des personnes vivant avec le virus de l’immunodéficience humaine à Antananarivo

2012;2(1)/ 95-104. https://doi.org/10.62606/RMMao00030

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  • Auteur(s) : F.M. Randriatsarafara (1,2)*, A.R. Rasoloarimanana (3), S. Ralamboson (4), E.J. Rakotonirina (1,5), R.J.J. Ranjalahy (2), J.D.M. Rakotomanga (1,2)
  • Auteur correspondant : F.M. Randriatsarafara (fidyrfm@yahoo.fr)
  • Mots-clés : discrimination, stigmatisation, personnes vivant avec le VIH , professionnel de sante, droits.
  • Résumé : Introduction. L’accès aux soins des personnes vivant avec le VIH (PVVIH) à Madagascar demeure très faible. Cette situation peut être aggravée par l’existence des attitudes de discrimination et de stigmatisation de la part de certains personnels de santé. Cette étude se propose d’identifier les facteurs pouvant influer sur les attitudes des professionnels de santé vis-à-vis des PVVIH. Méthode. Cette étude rétrospective à visée analytique, a été menée durant le mois d’octobre 2010. Elle a utilisé des questionnaires pré- testés pour interviewer les personnels de santé dans les formations sanitaires publiques et privées à Antananarivo. Résultats. Au total, 65,7% avec IC95% [59,5% - 71,1%] du personnel de santé au niveau du Service Sanitaire du District d’Antananarivo Renivohitra sont discriminants vis à vis des PVVIH. L’attitude discriminatoire est corrélée significativement avec un âge élevé (p<0,04), le genre féminin (p<0,006) et le fait d’appartenir à la catégorie des paramédicaux (p<0,005). Cette attitude est sous tendue par la peur d’être infecté par le VIH conséquence d’une insuffisance des connaissances des modes de transmission du VIH, de la perception de l’infection à VIH à un groupe particulier. Le rôle de la formation dans les changements des attitudes dépend essentiellement de son contenu. L’ignorance des droits des patients participe significativement à ces attitudes discriminatoires (70,5% versus 43,6%). Conclusion. Les attitudes discriminatoires sont multifactorielles. Ainsi, c’est le renforcement des connaissances du personnel soignant associé au contact humain effectif avec les personnes vivant avec le virus de l’immunodéficience humaine qui pourrait améliorer significativement cette attitude dans le respect du droit des patients.
  • Abstract : Introduction. Access to medical care stays very weak for people living with HIV (PLWHA) in Madagascar. This situation can be aggravated by the existence of some attitudes of health staff. The aim of our study was to identify the factor which can influence the attitudes of the health staff to the PLWHA. Methods. This retrospective survey was done during the month of October 2010. Pre-tested questionnaires were developed to interview the medical staffs exercising in the public and private sanitary formations in Antananarivo. Results. According to our results, 65.7% with CI 95% [59.5% - 71.1%] of the medical staff to the level of the District Sanitary of Antananarivo are discriminative towards PLWHA. The discriminatory attitude is correlated meaningfully with an elevated age (p<0.04), the feminine gender (p<0.006) and the nurses catergory (p<0.005). This attitude is under stretched by the fear to be infected by the HIV. It is the consequence of an insufficiency of the knowledge of the transmission modes of the virus, and the belief that, HIV-infection touches only a particular group people. The role of the medical education in the changes of the attitudes essentially depends on her content. The ignorance of the patient’s rights meaningfully contributes to these discriminatory attitudes (70.5% versus 43.6%). Conclusion. Many factors determine the stigma. The intensification of the knowledge of the nursing staff may improve significantly this attitude in the respect of patients’ rights.