Auteur(s) : A.L.R. Rakotozafindrabe, J. Rakotomalala, A. Rasolonjatovo, C.L. Razafindrazoto, N.H. Andriamifidy, J.D.E. Lantonirina, S. Maherison, F. Ralaizanaka, T.H. Rabenjanahary, A. Thévenin, R.M. Ramanampamonjy
Auteur correspondant : A.L.R. Rakotozafindrabe
Mots-clés : Congrès; AGEM; 2021
Résumé : INTRODUCTION :
L’infection du liquide d’ascite (ILA) est fréquente et grave chez les cirrhotiques. Les bactéries en cause peuvent être différentes selon l’écologie bactérienne et le lieu de soins. Cette étude a pour objectif de déterminer le profil bactériologique de l’infection spontanée du liquide d’ascite dans un service d’Hépato-gastroentérologie d’un centre hospitalier universitaire.
PATIENTS ET METHODES
Il s’agit d’une étude prospective sur 21 mois entre janvier 2018 et octobre 2019, incluant des patients hospitalisés avec une cirrhose décompensée, présentant des signes cliniques et biologiques en faveur d’une ILA. La bactériascitie a été prise en compte en présence de ces signes en excluant toutes les infections polymicrobiennes.
RESULTATS
Trente-trois patients ont été inclus. L’âge moyen était de 48,09 ±13,55 ans avec des extrêmes de 19 ans et 78 ans, le sex ratio était de 3,12. La douleur abdominale (55%), la fièvre (36%), la diarrhée (6%), l’encéphalopathie hépatique (18%) étaient les principaux signes révélateurs. Vingt-six (78,79 %) patients étaient classés score C de CHILD – PUGH. L’alcool (39,39%) était la principale cause de la cirrhose. L’hémorragie digestive (18,18%) était le principal facteur favorisant de l’infection du liquide d’ascite. L’ILA était communautaire dans 87,88% des cas. Le liquide d’ascite était citrin dans 60,61%. Il était exsudatif dans 51,52%. Trente et un patients (93,93%) avaient un taux de PNN >250/mm3. Une culture de liquide d’ascite a été positive pour 9 patients (27,27%). Les germes retrouvés étaient : Escherichia coli (12,10%), Klebsiella pneumoniae (3%), Pseudomonas (3%), Streptocoque mitis (9,1%). Les Escherichia Coli étaient sauvages avec un cas résistant à la ceftriaxone. Les Klebsiella étaient multirésistants. Les deux autres germes ne présentaient pas de résistance. Apres une antibiothérapie adaptée à l’antibiogramme une guérison était observée chez 26 patients (78,78%). Sept patients (21,22%) sont décédés à la suite de diverses complications. Les décès étaient tous associés à la présence de bactérie dans l’ascite.
CONCLUSION
Cette étude démontre que l’ILA définie selon des critères cliniques et biologiques est apparemment stérile dans la majorité des cas. La présence de signes évocateurs nécessite une antibiothérapie dont le spectre couvre les germes digestifs et les streptocoques, les plus fréquents dans ce travail. L’étude bactériologique est essentielle pour adapter l’antibiothérapie aux bactéries multirésistantes. La culture positive est probablement un facteur de mauvais pronostic mais cela reste à prouver dans une étude de grande envergure.