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Paludisme observé chez les patients fébriles au Centre de Santé Materno-Infantile de Moramanga en 2007-2009

2015;5(1)/ 516-519. https://doi.org/10.62606/RMMao00139

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  • Auteur(s) : R.S. Rakotomalala (1)*, N. Randriamihangy (2), A. Ntoe Zara (3), A. Andrianarivelo (4), O. Rakoto Alson (3), A. Rasamindrakotroka (5)
  • Auteur correspondant : R.S. Rakotomalala (solorivo@yahoo.fr)
  • Mots-clés : fièvre, paludisme, diagnostic, test de diagnostic rapide, automédication
  • Résumé : Introduction. A Madagascar, une fièvre est encore trop souvent considérée comme synonyme de paludisme. Il est difficile d’empêcher l’automédication par les anti-malariques. Nos objectifs étaient d’estimer la prévalence du paludisme, de déterminer la fréquence de l’automédication avec prise d’anti-malariques des patients suspects de paludisme et d’identifier les principaux signes d’appel du paludisme chez les enfants de moins de 5 ans vus au Centre de Santé Materno-infantile de Moramanga, Madagascar. Méthodologie. Nous avons effectué une étude rétrospective de juin 2007 à mai 2009 au CSMI de Moramanga, chez les patients fébriles avec une température ≥38,5°C. Les variables étudiées étaient le genre, l’âge, le domicile, les signes cliniques, le résultat du Test de Diagnostic Rapide (TDR) et l’automédication par antipaludique. Résultats. Nous avons retenu 3710 patients. Le TDR a confirmé 139 cas de paludisme (3,75%) âgés de 3 mois à 59 ans (moyenne=9,73 ans). Dans 58,27% des cas, les paludéens étaient de genre féminin (p>0,05). La tranche d’âges de 1 à 5ans (47,48%) était la plus touchée (p>0,05). Plasmodium falciparum était en cause dans 99,3% des cas (n=138). Les patients provenant de la zone rurale représentaient 54,67% des paludéens (p<0,001). Chez les enfants de moins de 5 ans, la sensibilité et la spécificité de la fièvre pour poser le diagnostic du paludisme étaient respectivement de 61% et 50%, et les VPP et VPN de 5% et 97%. Les signes cliniques prédictifs identifiés (p<0,05) étaient les céphalées (32,37%), les vomissements (24,46%) et les frissons (20,14%). L’automédication par antipaludiques était retrouvée chez 8,46 % (n=314). Conclusion. La prévalence du paludisme était basse. Il n’y a pas de signe spécifique de la maladie. Les signes les plus prédictifs étaient les céphalées, les vomissements et les frissons. L’automédication par anti-malariques reste un problème d’actualité.
  • Abstract : Introduction. In Madagascar, a fever is too often seen as synonymous with malaria. It is difficult to prevent self-medication with anti-malarial. Our objectives were to estimate the prevalence of malaria, to determine the frequency of self-medication with anti-malarial for fever and to identify the main signs of malaria. Methods. We conducted a retrospective study from June 2007 to May 2009 at CSMI in febrile patients. The variables studied were gender, age, residence, clinical signs, result of Rapid Diagnostic Test (RDT) and self-medication for malaria. Results. We enrolled 3710 patients. RDT has confirmed 139 cases of malaria (3.75%) aged 3 months to 59 years (mean = 9.73 years). In 58.27% of cases malarials were female (p>0.05). The age group of 1 to 5 years (47.48%) was the most affected (p>0.05). Plasmodium falciparum was involved in 99.3% of cases (n=138). Patients in the suburbs represented 54.67% of malarials (p<0.001). The sensitivity and specificity of fever for the diagnosis of malaria were 61% and 50% respectively, and the PPV and NPV of 5% and 97%. Predictive clinical signs identified (p<0.05) were headache (32.37%), vomiting (24.46%) and chills (20.14%). Self-medication with anti-malarial was found in 8.46% (n=314). Conclusion. The prevalence of malaria was low. There are no specific signs of this disease. The most predictive signs of malaria were headache, vomiting and chills. Self-medication with anti-malarial remains a topical issue.